
Les fins (décevantes) de jeux vidéo
3 février 2015J’ai un problème. Lorsque je m’amuse sur un jeu, je redoute le moment où je vais voir le générique de fin. D’une part parce qu’une fois fini, les jeux vidéo sont souvent condamnés à retourner au placard, pour en ressortir en de rares occasions. D’autre part, qui dit générique de fin dit fin de jeux vidéo, et c’est là que j’ai un problème. Les fins de jeux vidéo sont bien trop souvent décevantes. Pourquoi ? Comment ? Tentative de réponse.
Histoires de jeux vidéo
Hormis quelques genres bien spécifiques, les jeux vidéo racontent tous une histoire. Même certains jeux de courses et certains jeux de sports se prêtent à l’exercice de la narration, avec plus ou moins de succès.
Prenons l’exemple d’un jeu de tir : la plupart des jeux de tir vous placent aux commandes d’un gros soldat baraqué qui doit accomplir sa mission, à savoir déglinguer les ennemis. Ce scénario, vu et revu, peut surprendre grâce à des retournements de situation inattendus, des personnages marquants, etc. Mais il faut bien reconnaître que la plupart du temps, ce type de jeu propose un scénario inintéressant, réchauffé, prévisible. Dans ces cas là, je suis content de finir le jeu. La fin des jeux de tir est bien souvent prévisible et extrêmement clichée, mais elle est cohérente avec le reste du jeu. Ces fins sont décevantes mais « justifiées » : le jeu de base n’est pas exceptionnel du point de vue de l’histoire, donc pourquoi se préoccuper de la fin ?
Prenons maintenant l’exemple d’un jeu de rôle. Dans un jeu de rôle, vous contrôlez soit un personnage prédéfini, soit un avatar que vous avez vous-même personnalisé. Dans un cas comme dans l’autre, vous prenez part à une aventure censée être marquante et suffisamment prenante pour vous tenir en haleine pendant de nombreuses heures. Généralement, les jeux de rôles ont un univers travaillé, des personnages charismatiques et un scénario haletant. Lorsque j’arrive à la fin d’un bon jeu de rôle, il se passe généralement 2 choses : je me demande quoi faire de ma vie après avoir fini un jeu aussi bon ; je peste contre une fin trop souvent expéditive et sans intérêt. Je ne dis pas que tous les jeux de rôles ont une mauvaise fin, bien entendu. Là où je pardonne à un jeu de tir lambda la pauvreté de sa fin, je suis bien plus cruel avec un bon jeu de rôle. Trouver une fin clichée à un bon jeu de rôle, c’est à peu près aussi bon que mordre dans un cookie au raisin sec en croyant qu’il est aux pépites de chocolat.
Où est le soucis ?
Je me suis déjà posé la question : où est le soucis ? D’où vient de problème des fins de jeux vidéo ? Selon moi, il y a 2 raisons principales qui font qu’un jeu génial au départ est décevant à l’arrivée. Tout d’abord, il est possible que les scénaristes aient manqué d’inspiration pour conclure leur oeuvre. C’est regrettable.
L’autre raison qui me vient à l’esprit est plus tirée par les cheveux. Les grosses productions coûtent très cher. Cet argent, il faut que les investisseurs soient sûrs de le récupérer, avec si possible des bénéfices. Il faut donc jouer la prudence, et limiter les prises de risques. Limiter les prises de risques, c’est éviter de surprendre, c’est produire des jeux vidéo génériques, qui plaisent au plus grand nombre. Proposer des histoires originales et inattendues peut s’avérer payant comme ça peut être un échec cuisant. L’originalité, c’est risqué. Donc l’originalité, c’est à proscrire dans les grosses productions.
Faut-il chercher des histoires originales du côté des productions plus modestes, plus audacieuses ? Possible. À l’inverse des grosses productions, les jeux vidéo issus de la scène indépendante n’ont pas de contraintes créatives. C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a énormément de concepts complètement fous chez les développeurs indépendants. Le problème des développeurs indépendants, c’est qu’il n’ont pas les mêmes moyens à leur dispositions que les développeurs de titre AAA. Du coup, s’ils n’ont pas les moyens de mettre en oeuvre leurs idées les plus folles, les développeurs indépendants créent des jeux à l’apparence plus simple, créés avec les moyens du bord, mais privilégiant l’histoire à l’apparence. C’est ironique, quand on y pense : ceux qui ont les moyens ne tentent pas par peur de prendre des risques, et ceux qui n’ont pas les moyens tentent tant bien que mal de faire vivre leurs idées.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Bien entendu, tous les jeux vidéo n’ont pas une fin décevante. Il arrive même que certains jeux vidéo assez moyens surprennent avec une fin bien trouvée. Récemment, j’ai fini Borderlands The Pre-Sequel. Si j’en parle déjà ici, je tiens à ajouter une chose : les 2 dernières heures de jeu sont excellentes. Les scènes qui nous expliquent pourquoi Jack est devenu ce qu’il est dans Borderlands 2 sont particulièrement bien faites. Sur la trentaine d’heures qu’il m’a fallu pour finir le jeu, ça fait léger. Mais si la fin avait été aussi décevante que le reste, nul doute que j’aurai été le premier à râler.
Il y a aussi un autre point qui a son importance : tous les goûts sont dans la nature. Si j’ai tendance à trouver les scénarios des jeux de tirs assez pauvres et prévisibles, d’autres aiment ces histoires qui en mettent plein la vue. Tout le monde ne peut pas aimer les mêmes films, les mêmes livres, les mêmes séries, etc. Il en va de même pour les jeux vidéo. Par exemple : j’ai trouvé la fin de The Legend of Zelda : A Link Between Worlds mauvaise, alors que d’autres joueurs l’ont adorée. Qui suis-je pour leur jeter la pierre ?
Et vous, dans tout ça ? Je vous ai exposé mon point de vue, mais je serai curieux de savoir ce que vous, chers lecteurs, pensez des fins de jeux vidéo. Certaines fins de jeux vous ont-elles marquées ? Avez-vous joué à des jeux qui ont des fins surprenantes, frustrantes, réjouissantes ? N’hésitez pas à vous exprimer dans les commentaires ainsi que sur Facebook et Twitter ! Et n’hésitez pas à partager l’article s’il vous a plu !