
Driveclub – Boire ou conduire
11 novembre 2014Avez-vous déjà ressenti cette sensation peu agréable d’avoir le cul entre 2 chaises ? C’est mon cas, et c’est aussi apparemment le cas des développeurs d’Evolution Studios. Après avoir été reporté d’un an, Driveclub a enfin pointé le bout de son nez il y a quelques semaines. Moi ? J’y ai joué récemment. Verdict.
Driveclub, un jeu de courses social
Driveclub est divisé en 3 modes de jeu : la carrière solo, les courses simples et le mode multijoueurs. La carrière, composée de 85 épreuves à la difficulté grandissante, est plutôt bien pensée. En effet, malgré seulement 3 types de courses disponibles, Driveclub réussi à distraire plus que convenablement, notamment grâce à ses défis bien pensés (et bien ardus pour certains !). Chaque course vous rapporte des points, et ces points permettent de débloquer des voitures plus puissantes. Plus vous réalisez d’exploits durant vos affrontements, plus vous engrangez des points. Sur les 50 niveaux disponibles, attendez-vous à finir la dernière épreuve aux alentours du niveau 30. C’est suffisant pour débloquer des bolides intéressants et ça laisse aussi une marge pour progresser en multijoueurs.
Le multijoueurs, parlons-en ! Près d’un mois après la sortie du jeu, il est toujours assez difficile de prendre part à des courses en ligne (bien que des améliorations se ressentent au fil des semaines). Mais le plus grave, c’est que la partie vraiment intéressante de Driveclub a connu de grandes difficultés lors de son lancement. Le principe de Driveclub est intéressant : le jeu vous permet de créer/rejoindre un club, afin de prendre part à des défis, d’affronter d’autres club, etc. En théorie, c’est intéressant. En pratique, toute la partie réseau du jeu a été tellement mal codée (de l’aveu même des développeurs) que la plupart de ces éléments est inaccessible. Tout au plus, lorsque j’ai commencé à écrire ces lignes, j’ai pu créer le club Weekly Twist et inviter 2 amis à le rejoindre. Je n’ai pu ni lancer des défis, ni créer un logo pour mon club, ni personnaliser une carrosserie à l’image de mon club. Petit à petit, les fonctionnalités promises sont arrivées. Pour résoudre ces problèmes, il aura fallu près d’un mois d’attente et de mises à jour plus ou moins utiles. Un scandale ? Peut-être … Messieurs les développeurs, les tests qualités, ça vous parle ?
Je suis une intelligence artificielle
La conduite de Driveclub est assez particulière. Lorsque je vous parlais, dans l’introduction, d’avoir le cul entre 2 chaises, c’est en pensant avant tout à la conduite du jeu. Tantôt simulation avec des pénalités infligées lors de mauvaise conduite, tantôt arcade vu la manière dont les voitures partent en dérapage, Driveclub tente de mixer le meilleur des 2 mondes, pour un résultat parfois bancal. Je comprends que la conduite puisse en rebuter certains, ce n’est pas mon cas. Cependant, lorsque l’on voit comment l’IA est gérée, il y a de quoi se poser des questions. En effet, quoi que vous fassiez, il y a 9 chances sur 10 pour que vos concurrents vous rattrapent en ligne droite, qu’importe votre vitesse et votre manière de conduire. Et si vous pensez que l’IA est correcte avec vous, détrompez-vous ! Vos concurrents n’hésiteront pas à vous rentrer dans le lard si vous avez le malheur de croiser leur route.
Autre problème de l’IA : le rail. Chaque concurrent va courir à la queue leu-leu, en suivant une trajectoire bien définie. C’est notamment grâce à cet aspect très linéaire que vous pourrez dépasser vos adversaires en virages. Encore une fois, l’intelligence artificielle porte très bien son nom tant il est facile de rattraper un monstrueux retard en quelques virages. Cette simplicité compense d’ailleurs la fougueuse accélération des voitures adverses en ligne droite. Tenter d’ajouter un challenge en boostant l’IA ne rend pas le jeu difficile. Tout au plus, certaines courses vous feront suer (pour rester poli), sans plus.
Old-School sur New-Gen ?
Lorsque je dis que Driveclub est old-school, ce n’est ni le plus grand des compliments ni la pire des insultes. En fait, certains aspects old-school de Driveclub sont frustrants ; d’autres sont au contraires bienvenus. Parmi les choses frustrantes, il y a l’impossibilité de changer la couleur de sa voiture, hormis en appliquant des peintures personnalisées que je trouve pour certaines bien vilaines. C’est un détail, mais ça peut en gêner plus d’un (dont moi). Autre point old-school frustrant : les types de course disponibles. Il existe seulement 3 types de course : la course classique, le contre la montre, et le drift. Si le dernier type apporte un semblant d’originalité, il est hélas plombé par une restriction ridicule selon laquelle vous ne parcourez qu’une petite partie d’un circuit dans le but d’engranger des points. Une course de drift dure en moyenne une trentaine de seconde, c’est trop faible. Certes, une petite durée permet d’enchaîner les courses rapidement, mais encore une fois, c’est un sujet épineux.

Dommage qu’on ne puisse pas changer la couleur des voitures hormis en appliquant des peintures personnalisées.
Trop peu de courses sont disponibles à l’heure où j’écris ces lignes. Chacun des 5 environnements disponibles comporte une dizaine de tracés. Cela peut paraître correct, mais il faut savoir que chaque tracé est disponible en 2 variantes : classique (départ vers arrivée) et miroir (arrivée vers départ). Ces quelques tracés peuvent être parcouru par la cinquantaine de voitures disponible. Sans être folichon, ce nombre de bolides disponible n’est pas vraiment honteux. Ces véhicules sont répartis dans plusieurs catégories, et je crois bien que c’est le seul moment où les voitures sont distinguées les unes des autres. Lors de vos sessions, vous vous rendrez vite compte que chaque voiture a le même comportement, à plus ou moins grande échelle selon votre vitesse. Avoir une Ferrari qui se conduit aussi bien qu’une Renault Clio, c’est original, mais pas dans le bons sens du terme.
Driveclub, boire ou conduire ?
Driveclub est l’exemple type du jeu dont les développeurs ont eu les yeux plus gros que le ventre. Lors de sa sortie, l’absence de presque toute la partie multijoueurs en est la preuve, d’autant que ces problèmes venait du code du jeu lui-même et non des serveurs, comme c’est le cas bien souvent. Un aveu d’incompétence ? Possible. Certes, si le jeu avait été mieux testé, ce genre de lacunes auraient pu être évitées. Mais tester un jeu avec des milliers de personnes peut s’avérer extrêmement complexe, surtout si le contenu du jeu doit rester confidentiel jusqu’à la sortie officielle. Je ne cherche pas à jeter la pierre à Evolution Studios, tant je sais qu’il peut être complexe de tenir ses promesses lorsqu’on développe un jeu. Ce qu’il faut retenir de Driveclub, c’est un jeu sympathique (en l’état), avec quelques lacunes. L’enfer est pavé de bonnes intentions …
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